C’est en tombant sur une vidéo Youtube avec un vrai reportage dedans que j’ai eu envie de reparler de la Bufori Geneva. Je vous en avais déjà toucher un mot au tout début de Boîtier Rouge, avec une brève présentation de la marque australienne devenue malaisienne Bufori (lire aussi : Bufori). Depuis, BR a bien évolué, et je me posais toujours quelques questions sur cette étrange berline.
Pour être franc, je ne sais toujours pas quoi en penser. Mon premier réflexe est évidemment de la trouver moche, et de me dire : « comment peut-on dessiner une telle berline ». Mais lorsque j’y réfléchis, je me dis que la clientèle asiatique ne doit pas être insensible aux charmes un peu kitsch et baroques de la Geneva. C’est donc que cette voiture mérite qu’on s’y attarde.
N’était la calandre un peu trop massive (je suis gentil), elle pourrait presque être jolie, et garde pour elle le mérite de ne pas faire comme tout le monde, notamment les luxueuses limousines anglaises, Bentley ou Rolls Royce auxquelles elle se compare volontiers. Et puis finalement, cette ligne si étrange (et parfois envoûtante) permet de faire oublier sa très roturière donneuse d’organes, la Chrysler 300C ! Et oui, difficile de reprérer la grosse américaine une fois grimée en luxueuse malaisienne, même si son gros V8 HEMI (6.1 de 430 ch à sa présentation en 2010, et désormais 6.4 et 470 ch) trahit tout de même qu’un peu de sang yankee coule dans ses veines.
Cela dit, avouons que les portes antagonistes, l’intérieur hyper luxueux (et hyper personnalisable), le cuir, le bois, les gadgets en tout genre (glacière, mini-bar ou cave à cigares, cachette pour les coupes de champagne, tout est apparemment possible), et les 4 sièges individuels changent un peu la donne ! Et le tarif qui n’est plus du tout celui d’une 300C, avec un minimum de 350 000 $ tout de même.
A voir les photos (ou la vidéo en fin d’articles), il n’imagine une usine high tech, dotée de robots et d’ouvriers en tenue blanche et gants de plastique. Pas du tout, comme le prouvent ces photos de l’usine de Kuala Lumpur, en fait un hangar en grande banlieue où sont fabriquées à la main les LaJoya (petit roadster à l’anglaise) ou Geneva. En 2012, Gerry Khouri, le fondateur, annonçait avoir produit 60 véhicules, loin de l’objectif des 300 qu’il s’était assigné en 2010 au lancement de la Geneva. Surtout, sur ces 60 voitures, quasi-tous sont des LaJoya, moins chers et plus consensuels, car si la production de la Geneva fut annoncée pour 2010, elle ne débuta réellement qu’en 2012, avec la première livraison à une riche entrepreuneuse malaisienne, eHong Tan.
2012, c’est aussi le début des ambitions en Chine, avec la présence de la marque au Salon de Pékin et l’ouverture d’un « flagship » à Shangai. La marque est aussi officiellement distribuée en République Tchèque (!), en Russie (par le même distributeur que celui de PGO, lire aussi : PGO Cévennes C), en Australie, à Hong Konk, et aux Etats-Unis. Etrangement, aucune représentation n’est annoncée dans les pays du Moyen Orient !
Combien de Geneva ont réellement été fabriquée depuis 2012 ? Sans doute une grosse dizaine (même si on trouve des rumeurs parlant de près de 25 Geneva), sans certitude ! Allez, je vous laisse maintenant découvrir le « test » routier (enfin, sur quelques centaines de mètres au cœur de Kuala Lumpur, hein, faut pas déconner) réalisé par le site malaisen AstroAwani et son émission InGear, avec un anglais parfaitement compréhensible et même agréable à écouter :
Images : Bufori.com, Paris Match et DR
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